Sandrine Bonnaire : « le cinéma est nécessaire et utile ».

Sandrine Bonnaire aime la Normandie. Et la Normandie lui rend bien. La terre d’accueil des artistes qui voit naitre depuis toujours histoires, films, peintures et photos sait reconnaitre les belles âmes qui foulent son sol. Sandrine en fait partie. Cette artiste de talent noue avec elle des liens passionnés, essentiels  à son ressourcement. On peut ainsi la croiser régulièrement du côté de Cabourg ou Houlgate. Mais cette fois-ci, c’est à Trouville-sur-mer qu’elle s’est rendu, pour remettre le Prix Jeune Talent France Télévisions, dans le cadre du Festival de Courts métrages Off-Courts. Suite à la remise du Prix décroché par Gaëlle Mareschi de la société de production Fluxys Films, pour son film audacieux et cocasse « La Couille », Sandrine s’est volontiers prêtée au jeu de l’interview, en toute simplicité, le temps de boire une bière et de fumer une cigarette, sur la terrasse des Cures Marines.

Il faut dire que la météo s’y prêtait. « On se sent bien ici », a-t-elle soufflé, en parlant de Trouville et des Cures Marines qu’elle découvrait pour la première fois. « Cabourg, c’est le romantisme. Deauville, les stars. Trouville, la convivialité et la simplicité » a-t-elle ajouté. Sandrine, c’est le genre d’actrice un peu timide, simple, posée. Sans chichi, elle prend le temps de réfléchir pour répondre le plus sincèrement possible. Jamais cassante ni hautaine, on en oublie presque que l’on discute avec une star. Quand on voit la bière fraiche qu’elle a commandé arriver, on serait d’ailleurs tenté d’en commander une aussi, tant on se sent à l’aise et en confiance. Sandrine, c’est la bonne copine que tout le monde rêverait d’avoir, avec qui on se sentirait prête à refaire le monde, en partant dans des discussions sans fin, juste pour le plaisir d’échanger notre regard sur le monde qui nous entoure, la société, l’art, la vie!

Le Ciel Attendra

A la fois devant et derrière la caméra, Sandrine ne manque pas de projets. Après Jacques Higelin, c’est maintenant à  la grande Marianne Faithfull qu’elle consacre un documentaire musical, terminé récemment.

Et puis il y a le film que tout le monde attend avec impatience, « Le Ciel Attendra »  dans lequel elle joue le rôle d’une mère dont la fille est embrigadée pour le djihad. Un film « émouvant qui traite en détail du processus d’embrigadement et des conséquences que cela a sur les familles ». Sandrine semble particulièrement sensible à ce phénomène malheureux qui touche certains jeunes, en perte de repères. « Le cinéma doit être nécessaire et utile » selon elle. « Celui-ci l’est! Je suis heureuse de l’avoir fait, pour pas que les gens tombent dans le piège de l’embrigadement. J’aime les films qui me nourrissent, me font réfléchir ». 

Et puis encore d’autres projets, non moins « légers » l’attendent. Comme celui d’écrire le scénario d’un film de fiction qui aborde le sujet de l’identité et de la naissance sous X. « Comment on se reconstruit quand on n’a pas de racines… » Une histoire de femmes, sur trois générations. Pour le moment au stade de l’écriture. « Une histoire qui me parle, m’interpelle que j’ai choisi pour sa profondeur et encore une fois pour son utilité ».

« C’est d’abord le thème qui compte pour réussir un film »

La bière et l’entretien touchant à leur fin, l’envie me titille de connaitre toutefois le secret d’une grande actrice et réalisatrice pour choisir ou réaliser un bon film. Encore plus ici, au sein-même du Festival de courts métrages d’Off-Courts, pépinière de jeunes talents en ébullition.  Sandrine prend alors une dernière bouffée de cigarette, plante son regard dans le mien et lâche simplement « Le thème ». Pour ensuite développer : « Plus que les comédiens ou de la qualité des images et de la réalisation, c’est d’abord le thème abordé qui compte pour réussir. » Particulièrement dans ce contexte actuel où l’avenir du cinéma semble difficile, tant les films se succèdent rapidement sur les écrans. « On ne laisse plus la chance à un film d’exister et de l’apprécier. Tout va trop vite dans cette société capitaliste où il faut des résultats immédiats » regrette-elle. « On est beaucoup dans un cinéma d’images. Mais de beaux films à thème de temps en temps sortent quand même, heureusement… » Prendre le temps d’apprécier un film et la vie, tout simplement ! Voilà un beau conseil et peut-être même une devise chez elle, que l’on devine en filigrane. Merci Sandrine pour ce sage petit rappel. Le Ciel attendra, donc. Et on l’espère, le cinéma, aussi.

Le Ciel Attendrale-ciel-attendra-affiche-754x1024Sortie nationale le 5 octobre au cinéma. 

 

 

 

 

 

3 commentaires sur « Sandrine Bonnaire : « le cinéma est nécessaire et utile ». »

Laisser un commentaire